AMES SENSIBLES S'ABSTENIR DE REGARDER LES DERNIÈRES PHOTOS SUR LA RÉSISTANCE.
C'est le 3e musée sur le KGB que je visite après ceux de Riga et Tallinn, je pense avoir déjà vu beaucoup et, ce musée ne devrait pas m'apprendre beaucoup plus...
Et bien si! Ce musée, c'est le pire du pire. J'arrive devant ce grand bâtiment et y voit inscrit sur les pierres de la façade le noms des victimes décédés en ce lieu, puis au coin du bâtiment un autre monument aux victimes du régime soviétique, je ne suis même pas encore dans la "place" que le ton est donné. Je m'acquitte à l'entrée des 4 euros puis commence la visite qui sera articulée en 3 "thèmes".
Je commence par descendre au sous sol ou le parcours des entrants est très bien expliqué, pièce par pièce :
D'abord the duty's officer room où les personnes arrêtés étaient conduite pour vérification de leurs papier et enregistrement dans les registres du KGB
Ensuite la spécial premises of the prison où les détenues devaient se dévêtir, leurs vêtements étaient inspectés, ceintures enlevées, boutons de vestes et pantalons coupés et lacets également ôtés par les gardes
La pièce suivante est la guard's room, la pièce des gardes aussi utilisée pour y dispenser des cours d'éducation politique. En 1950 il y avait 73 gardes travaillant dans ce lieu mais ce n'était pas suffisant. Le fait est que rares étaient les candidats car ce n'était le plus attrayant des boulots... Il y'a une balance dans une armoire, utilisée pour peser les colis dès détenus dont le poids et le contenu était évidemment limités. Sous Staline ces derniers n'étaient pas autorisés.
Après cette pièce, la salle des clichés où les détenus étaient photographiés de face et profil puis leurs empreintes étaient relevées.
Ensuite j'arrive face à une cellule rempli de sac de papiers passés à la dechiqueteuse, il s'agit de ce que les russes ont laissé derrière eux à leur départ entre 1988 et 1991. Le but étant de ne pas révéler, ni laisser de traces de leurs activités ici. Certains documents furent cependant retrouvés et aujourd'hui stockés aux archives nationales.
J'arrive dans l'une des premières geôle de ce long couloir, toute bleue, elle témoigne des conditions d'emprisonnement d'après guerre. Entre 10 et 20 personnes y était emprisonné, sans aucun meuble ni toilettes, ils dormaient à même le sol en ciment, lumière allumé de jour comme de nuit, forte humidité et condensation sur les murs, ils y dormaient "empilés" les uns sur les autres. Les inscriptions sur les murs y étaient nombreuses mais constamment repeintes... Des investigations en 1994 révéleront jusqu'à 18 couches de peintures. Les noms de 2 grands gradés de la résistance y seront retrouvés: "Zemaitis" natif de Palanga et formé à l'école militaire de Fontainebleau et "Ramanauskas" né au états unis puis formés à Kaunas. Ces deux haut gradés de la résistance passèrent par ce lieu avant d'être exécutés en Russie.
Je passe ensuite d'autres cellules puis arrivent à la cellule de confinement, ici on emprisonnait les détenues désobéissants ou ceux ne fournissant pas les informations demandées. Ils étaient emprisonné sans vêtements, pieds nus, sans chauffage, avec 300g de pain et 50cl d'eau chaude par jour. 5 heures de sommeil maximum et un peu d'exercice dans la cour, pas de visites ni courriers. Ils pouvaient y rester jusqu'à 10 jours.
Ensuite cette cellule capitonnée, insonorisée pour étouffer les larmes et supplications des détenus lors des interrogatoires...des tortures. Il y avait ici 5 cellules de la sortes d'après les registres et témoignages d'anciens détenus.
Il y a en face cette douche (1 par mois après guerre puis 1 par semaine plus tard). Tous les détenus d'une même cellule y allaient en même temps, toujours surveillés par l'oeuilleton, et le premier qui se mettait dans l'angle mort s'exposait aux sanctions. Les gardes ouvrait les vannes tantôt d'eau glacé, tantôt d'eau brûlante...selon leur humeur et leur envie de s'amuser...
À côté, une autre pièce d'interrogatoire, destinée aux malades ou blessés ne pouvant se rendre en marchant dans la salle d'interrogatoire. Ici était pratiqué les "interrogatoires actifs" ou "moyens d'influence physique". Les détenus ne pouvant ou refusant de s'alimenter y étaient nourri de force et les interrogatoires pouvaient y durer plusieurs jours. Après 1953 et la mort de Staline ces pratiques furent interdites mais continuèrent d'être "occasionnellement" utilisées... Des drogues y étaient aussi administrées pour briser la volonté des détenus
Je pensais avoir lu le pire quand j'arrive à ces 2 autres cellules de confinement construites en 1945, elles y étaient rempli d'eau glacée (devenu glace en hiver) et les détenus n'avaient d'autre choix que rester en équilibre sur cette petite plate-forme ronde au milieu de la pièce pour ne pas tomber dans cette eau gelée.
Me voici après face à ce panneau et cette flèche indicant: "exécution room"... Merde! J'y vais franchement à reculons car le musée est si bien expliqué, si bien reconstitué que j'appréhendes...Je sort du "couloir" pour traverser une cour de promenade et pénétrer dans un second bâtiment, j'y descends ces étroits escaliers et arrive sur un sol en plexiglas en dessous duquel se trouve des chaussures de prisonniers exécutés, des portraits et nombreux textes explicatifs en Lithuaniens sur les murs... Puis me voici dans cette petite pièce, petite cave, où de nombreuse exécutions par balle ont été perpétrées. Sur un mur les traces de balles sont encore visibles, il y a la vidéo d'une scène d'un film russe où allemand ayant été tourné ici qui montre 3 exécutions en chaîne dans cette pièce, le prisonnier y rentre puis 3 secondes plus tard c'est une balle dans la tête à bout portant...Au suivant...
Je reste peu de temps car pas d'explications ni de textes que je puisse comprendre...Le lieu est déjà suffisamment parlant en lui même pour que je ne nécessite pas plus d'informations !
Je quitte ce sous sol pour aller au 1er étage, suite de la visite...
Au premiere pièce est le bureau de surveillance du KGB, d'où ils surveillaient et écoutaient les moindres retransmissions privées comme officielles en quête d'informations sur le peuple. Tout l'étage était dédié à cette surveillance sans que pour autant du matériel ne soit retrouvé dans toutes les pièces... Les russes sont partis avec leurs affaires... Il y a toute une vitrine remplie de tampons, cachets et autres sceaux.
Puis quelques explications sur le changement de rôle du KGB en 1954 avec l'arrivée du successeur de Staline, Nikita Khrushchev qui bien que dénonçant les méthodes Staliniennes ne remettra pas en cause l'idéologie communiste de l'époque. Le pouvoir et les tâches du KGB furent plus restreintes, et pour beaucoup transférées au parti communiste le nom du KGB fut aussi changé. On y explique également comment le KGB et ses activités furent déclarées illégales sur le territoire Lithuanien dès que le pays obtint son indépendance, occasionnant donc le retrait de cette "entité étrangère" du pays. Beaucoup d'objets sont exposés dans les différentes vitrines que je parcours rapidement car le musée ferme déjà dans 20 minutes et il me reste le rez de chaussé à voir...
Cet étage et dernière étape de la visite est consacré aux différentes armées de la résistance Lithuaniene à travers les années d'occupation du territoire, des uniformes dans les vitrines, des brassards cousus mains, des galons des différents corps d'armées mais aussi les histoires des capturés qui furent envoyés dans des camps de travail russe.
Puis ce mur de photos.... J'ai longuement hésité à les publier car ce ne sont plus les clichés pris de loin de corps que j'ai vu étant plus jeune dans les livres d'histoires... La mort est là sous mes yeux...j'y vois ses jeunes résistants fusillés puis prit en photo, leur expression de surprise, de souffrance, de douleur... Derniers rictus de leur visage avant de trepasser, certains cadavres ont un sourire... Comme soulagé de cette fin ou comme nargant leurs bourreaux qui ne pourront plus influer sur les traits de leurs visages.
J'ai lu à Tallinn certaines horreurs pratiquées sur ces résistants capturés et exécutés afin de réprimer les ardeurs populaire à rejoindre ces troupes....Les yeux étaient parfois ôtés, ou les pantalons retroussés afin de couper leurs organes génitaux pour les laisser dans leur bouche. Ici je n'ai plus lu, j'ai vu.
Je m'excuse par avance pour ceux que je vais choquer mais c'est aussi ça le devoir de mémoire, je ne veux pas que mon récit (aussi précis soit il) ne soit illustré que part des photos lisses et vides de sens...ne serais ce que par respect pour les victimes de ces atrocités.
Ce musée du KGB sera le dernier que je pense visiter, il m'a fallu une bonne heure pour sortir de cette endroit... Pas physiquement mais mentalement.
J'ai découvert l'histoire de ces 3 pays (Lithuanie, Lettonie, Estonie) à travers ces musées. Je ne savais pas à quel point ils étaient liés par l'oppression et les horreurs subient par ces occupations Russes et Allemandes. C'est une partie bien sombre de mon Road trip mais je me sens tellement plus riche maintenant... Ou plutôt tellement moins ignorant, cela convient mieux...
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